Chroniqueur littéraire de la revue Etudes mais surtout poète, Jean Mambrino, à peu près seul de son espèce, a pendant des années évoqué non en critique mais en âme sensible les livres qu'il aimait et eux seuls, loin de toute mode et de toute urgence : en prenant son temps - le temps du rêve. Transposant le voeu de Joubert (" écrire après un long repos de l'âme, et comme on se...
Chroniqueur littéraire de la revue Etudes mais surtout poète, Jean Mambrino, à peu près seul de son espèce, a pendant des années évoqué non en critique mais en âme sensible les livres qu'il aimait et eux seuls, loin de toute mode et de toute urgence : en prenant son temps - le temps du rêve. Transposant le voeu de Joubert (" écrire après un long repos de l'âme, et comme on se souvient "), il invite ici à une sorte de lecture qui tirerait, comme un miel, ses hautes voluptés du recueillement, de la solitude habitée. une lecture, on le verra, qui parle sinon à tous en tout cas à beaucoup, dans la mesure où elle s'abreuve aux sources les plus claires. Il propose ici une soixantaine de ces proses chacune consacrée à un grand et beau livre de littérature paru au cours des trente dernières années : de René Char à Henry Miller, de Bradbury à Borges, de Pa-Kin à Kawabata, de Gracq à Jünger, de Michaux à Duras, de Ritsos à Umberto Saba. Une sorte de bibliothèque idéale de l'époque. Claude Roy, parti avant d'avoir eu le temps de rédiger une préface à ce recueil, parlait de la découverte d'une forme d'écriture " schubertienne " apte à réconcilier en nous réflexion et émotion. Un livre " compagnon de route " pour tous ceux qui consentent encore à placer la littérature au centre de la vie.