W. Wilkie Collins

W. Wilkie Collins

« Il a introduit dans l’espace romanesque les plus mystérieux des mystères : ceux qui se cachent derrière nos propres portes. » Cet éloge du grand Henry James s’adresse à William Wilkie Collins, considéré comme le précurseur du roman policier anglais et, plus largement, comme l’inventeur du thriller.William Wilkie Collins est né à Londres en 1824. Soumis dès son enfance aux délires d’un père tyrannique (le peintre paysagiste William Collins), il se réfugie très tôt dans l’écriture, ce qui a le don d’irriter son géniteur, lequel met tout en œuvre pour tuer dans l’œuf cette « vocation absurde » : on envoie le rebelle se former à la dure comme apprenti dans une fabrique de thé, puis on l’oblige à faire son droit. Même après sa mort, la figure du père continuera de tourmenter l’écrivain en exigeant par testament, et comme clause nécessaire pour hériter, qu’il lui consacre une « biographie officielle ». Ce devoir accompli en 1848, William Wilkie Collins intègre en 1852 la revue Household Words dont s’occupe Charles Dickens avec lequel il partage une passion commune pour le théâtre. Ces premières tentatives littéraires ne connaissent qu’un succès d’estime. Une nuit d’été 1855 pourtant, alors que Wilkie Collins, son frère Charles et le peintre Millais passent devant la grille d’une grande maison de Londres, une jeune femme en blanc, très belle, les supplie de lui venir en aide avant de disparaître. Fasciné, Collins mène l’enquête pour découvrir que cette femme, Caroline Graves, est séquestrée avec son bébé par un mari à demi-fou. Il la délivre et sera son amant jusqu’à sa mort. Ce qui aurait pu rester un fait divers romanesque inspire à Wilkie Collins l’intrigue de son premier chef-d’œuvre, La Dame en blanc, publié en feuilleton dans All the Year Round de novembre 1859 à octobre 1860. Le public ne s’y trompe pas : le succès est énorme et la foule s’arrache chaque livraison. Les romans qui suivront confirmeront le talent de conteur de William Wilkie Collins qui touche à la consécration avec Pierre de lune publié en 1868 et dont il se dit qu’il inspira fortement Charles Dickens pour son roman inachevé The Mystery of Edwin Drood. En proie à d’intenses souffrances nerveuses, de plus en plus dépendant de l’opium, Wilkie Collins se retire pourtant peu à peu de la scène publique et termine sa vie en reclus. Il meurt en 1889.

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